Émission du 8 juin 2020

Avec près de deux mois de retard, voilà enfin les podcasts de notre émission du 8 juin. Bonne écoute !

• Nantes : Le retour des caméras piétons pour la police municipale
Un arrêté préfectoral publié le 15 mai et passé quasiment innaperçu, autorise l’utilisation de 45 caméras piétons par la police municipale nantaise. Un autre document, passé lui aussi innaperçu, est l’appel d’offre pour ces caméras pour un montant de 213 000€.

Dans cette chronique, on revient sur la phase de tests de 2016 à 2018 au niveau national et les quelques mois de test à Nantes. On parle de l’évaluation de ces dispositifs, des usages détournés qu’en font les flics et de leur pérénisation dans les police municipales, mais aussi en prison.

Sources :
Arrété préfectoral du 15 mai 2020 – Couëron : pages 29 et 30 / Nantes : pages 31 et 32
Appel d’offre du 11 mars 2020 et sa prolongation
Synthèse des rapports de l’expérimentation par le Panier à salade et  rapport d’évaluation de Nantes
Rapport d’évaluation de l’expérimentation par le ministère de l’intérieur
Loi du 3 août 2018 pérénisant l’usage des caméras

 • Jouer, résister et concevoir le jeu de plateau anarchiste collaboratif « Bloc by Bloc »
On présente le jeu Bloc by bloc à partir de l’interview avec TL, créateur·rice et artiste de Bloc by Bloc : The Insurrection Games, trouvée sur le site iaata.info. On parle aussi de jeux à faire en manifs, rassemblements ou occupations, trouvés sur le site protestgames.org

Sources :
Article sur Iaata
Site du jeu. Tu y trouveras notamment le plateau et les pions à imprimer ainsi que le livret avec les règles du jeu.
Jeux en manif

• Crimes policiers
On a aussi diffusé un extrait de l’Envolée qui revient sur le meurtre d’Angelo Garand, tué par la police le 30 mars 2017. On écoute sa soeur, Aurélie Garand  lors de la conférence de presse après l’audience de la cour de cassation qui doit décider si le recours contre les 2 non-lieux prononcés en faveur des flics est « admissible ». On écoute ensuite Farid El-Yamni, le frère de Wissam El-Yamni, tué par la police en janvier 2012 parler de l’appel à rassemblement devant la chambre d’instruction de Riom le mardi 9 juin 2020 à 9h pour que le juge d’instruction entende les témoins du meurtre dans le commissariat. L’émission de l’Envolée est à retrouver ici. Pour en savoir plus : page FB du Comité Justice pour Angelo et site internet du Comité Justice et Vérité pour Wissam.

Emission du 8 juillet 2019

L’émission du 8 juillet enfin dans tes oreilles ! Et on commence avec une musicale de la bonne humeur :

On espère que tu as profité de la musicale pour te détendre, parce que la suite du programme, ben… c’est pas que joyeux…

Chronique : du viandard au végétarisme suivie de la lecture d’un extrait de la brochure Nous ne mangeons pas de viande pour ne pas tuer d’animaux

Chronique : Il y a un an Aboubacar Fofana était tué par un CRS lors d’un contrôle

Récit de l’occupation et de l’expulsion du square Daviais le 3 juillet 2019 à Nantes

News : Fichage des exilé·e·s, lois racistes, répression des ONG et bombardement d’un camp de migrant·e·s en Lybie

Lecture : Lakhdar Bey tué par la police à Chambéry le 3 juillet 2019 lors de l’expulsion de son logement

Emission du 24 juin 2019 : La police attaque une free party à Nantes, des blessé·e·s et un disparu

Le soir de la fête de la musique à Nantes, les flics sont venus interrompre la free party du Quai Wilson sous le commandement du commissaire Chassaing, lui-même agissant sous la reponsabilité du commissaire Palermo et de la préfecture de Loire-Atlantique.

Coups de pieds, coups de matraque, Taser, LBD, lacrymos, grenades de désencerclement, chien lâché sur des gen·te·s… voilà comment Chassaing et celleux qu’il avait sous ses ordres ont décidé d’intervenir pour mettre fin à cette free party.

La panique créée par la violence de la charge, le fait d’être désorienté·e, de ne plus pouvoir respirer dans l’épais nuage de lacrymo, de ne plus rien voir, a fait qu’au moins 14 personnes sont tombées dans la Loire. Une partie d’entre elles a été secourue par les sauveteurs présents ce soir là, d’autres ont réussi à remonter par les échelles attachées au quai. Une personne, Steve, n’a plus donné de nouvelle à ses proches depuis la charge des flics. Ses proches lançaient donc un appel à témoins et demandaient à celles et ceux qui l’auraient vu depuis de les prévenir.

[Sources : lecture de l’article de Nantes Révoltée et Page facebook de l’avis de recherche publié par les proches de Steve]

On parle ensuite de Taoukik El-Amri, disparu le 22 novembre 2006 après avoir été contrôlé par la police. Aucune trace de ce contrôle n’avait été enregistré par les flics, qui ont nié l’avoir vu et ont menti sur l’endroit où ils auraient déposé Taoufik après son contrôle. Son corps avait été retrouvé dans l’Erdre le 26 décembre avec des traces d’ecchymoses sur les bras et sans eau dans les poumons. Finalement les flics avaient été condamnés en appel à 2  mois de prison avec surcis pour faux témoignage…


Edit : À l’heure où nous publions ce podcast (21 juillet), cela fait 1 mois que Steve a disparu. Personne n’a eu de ses nouvelles. Il ne substiste que peu de doutes sur ce qu’il s’est passé cette nuit là : Steve est lui aussi tombé à l’eau lors de cette charge et s’est noyé. Soutien à ses proches, aux personnes présentes ce soir là, à toutes celleux qui subissent les violences et le harcellement de la police et à leurs proches.

Mort d’Aboubacar Fofana : rencontre avec une habitante du Breil à Nantes

Le 3 juillet 2018, Aboubacar Fofana mourrait d’une balle dans le cou, tirée par un CRS lors d’un contrôle. Comme à chaque fois la thèse de la légitime défense est défendue par les flics et la personne tuée est criminalisée. Les médias s’empressent de relayer le récit policier : Aboubacar Fofana serait un jeune recherché par la police pour des vols en réunion et conduisant un véhicule surveillé dans le cadre d’une enquête de stups. Il aurait essayé de fuir lors d’un contrôle, n’hésitant pas à percuter un CRS et manquant de renverser deux enfants. La version policière est répétée plusieurs jours, alors même que les témoins du meurtre racontent tout à fait autre chose : personne ne se trouvait derrière la voiture quand Aboubacar a reculé.

Le 6 juillet, le CRS qui a tiré sur Aboubacar Fofana avoue avoir menti, et se met à parler d’un tir accidentel. Le soir même le procureur de Nantes, Pierre Sennès, décide de le poursuivre pour « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Il est alors libéré et placé sous contrôle judiciaire.

Nous avons rencontré Noémie, habitante du quartier, qui nous parle de ce meurtre, du comportement de la police avec les jeunes dans le quartier, du racisme d’État… merci à elle et bonne écoute.